Restitution des films réalisés par les jeunes du Labo Vidéo Winston Churchill avec Les Funambulants
Mercredi 7 juillet s’est tenue au Conservatoire de Lille la restitution du projet Labo Vidéo Winston Churchill¹. Parents et partenaires ont pu découvrir le résultat de six mois d’ateliers menés avec une vingtaine de jeunes du quartier Winston Churchill à Lille, accompagnés par le collectif Les Funambulants, porteur du projet, et les associations Itinéraires et Léo Lagrange. Une action à la fois pédagogique et artistique autour du numérique et de la création d’images. La projection d’une sélection parmi les 12 films réalisés au total fut suivie d’un échange avec la salle.
Ces ateliers (20 séances) étaient constitués à la fois d’apports théoriques et techniques et de rencontres avec des professionnels : Claire Fasulo, photographe, François Lecocq, journaliste, Marine Place, réalisatrice, Pierre Carillon, régisseur… pour faire découvrir aux jeunes les métiers du cinéma et de l’image. Chaque rencontre se clôturait par la réalisation d’un petit film-interview.
« Notre objectif était de sensibiliser les jeunes aux images et aux médias et de chercher ce qui se cache derrière les images : qu’est-ce qu’on veut dire quand on fait un film ? On ne faisait pas juste de la technique mais aussi de la pédagogie, on débattait sur des sujets de société. Et c’était leur montrer qu’on peut tous faire du cinéma. » Philippe, réalisateur membre des Funambulants
Ils ont appris comment fonctionne une image, une vidéo, au niveau technique et créatif. Ils sont passés devant et derrière la caméra et ont pu voir que ça n’était pas facile.
« Au final, à partir des clés qu’on données aux enfants, ils ont d’eux-mêmes été très créatifs et ont réussi à nous étonner ». Arthur, Les Funambulants
C’était aussi des rencontres avec des lieux de culture : l’Institut pour la Photographie, le Musée de l’Hospice Comtesse, la Médiathèque du Vieux Lille, le Conservatoire de Lille… et des associations du Vieux Lille.
« Ça leur a fait découvrir la richesse de leur territoire. C’était un vrai travail partenarial, qui a impulsé cette dynamique d’équipe entre les jeunes. Ils se sont sentis bien accueillis par les adultes dans tous ces lieux et c’est très important car ça leur montre qu’en poussant des portes, on fait de belles rencontres. Et les jeunes ont joué le jeu du début à la fin, c’était un beau travail avec l’ensemble des intervenants » » Manu, éducateur spécialisé d’Itinéraires
Les jeunes se sont montrés impliqués, curieux et passionnés, ils s’intéressaient à tout et posaient beaucoup de questions. Malgré des écarts d’âges importants (de 6 à 15 ans) il y a eu une belle cohésion du groupe : le plus grand écoutait la plus petite et elle-même s’appuyait sur le plus grand. Tous, garçons et filles, ont été solidaires pour se donner un objectif commun. Ils ont réussi à former un collectif.
« On était comme une équipe de football, très soudée. On donnait tous des idées. Je me suis rendu compte que c’est pas évident : quand on prend le son et qu’il y a des bruits de fond ou des gens qui passent, on doit recommencer la prise. Ce que j’ai préféré c’était être acteur et faire des projets à l’extérieur. » Younes, 11 ans
Ils ont aussi appris à travailler la photographie avec Claire Fasulo : comment faire une prise de vue, comment choisir ses photos, assumer ses choix et les afficher à l’Institut pour la Photographie. Pour un enfant ou un adolescent, c’est aussi une construction de l’image de soi importante. De même que passer devant la caméra : « c’est assumer qui l’on est » (Manu).
« J’ai été étonnée des questions posées par ces jeunes, je les ai trouvées super pertinentes et intéressantes. C’était passionnant car pendant les séances photos ils étaient captifs, posaient plein de questions sur la création. On pouvait donc partir vraiment sur la créativité et la création, j’ai adoré ce moment. »
Claire Fasulo, photographe
Lors d’une visite en janvier du Musée de l’Hospice Comtesse, le groupe a pu voir en exclusivité l’exposition « L’Atelier Pasquero », organisée par Annabelle Picard et Christophe Briatte. Ils en ont réalisé un très beau film.
« Nous avons vraiment apprécié le fait qu’ils soient aussi impliqués dans la démarche, le regard qu’ils ont porté sur le musée, leur curiosité, les questions pertinentes qu’ils ont posées sur les collections. Pour nous cette interaction est précieuse : voir que des jeunes prennent en main l’histoire avec une telle énergie et un tel enthousiasme. Le montage du film en est la preuve, c’est une belle réalisation. D’ailleurs ce film vit aujourd’hui sur les réseaux et nous sert de carte de visite pour cette exposition que peu de personnes ont eu l’occasion de voir à cause du confinement. » Annabelle et Christophe, Musée de l’Hostpice Comtesse
Enfin l’atelier mené avec le journaliste François Lecocq a été l’occasion de sensibiliser les jeunes aux médias : comment vérifier une information ? Qu’est-ce qu’une source ? Comment reconnaître des « fake news » ? Qu’est-ce que la déontologie journalistique ?…
Retrouvez l’ensemble des réalisations sur le site des Funambulants.
1- Projet cofinancé par la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale), la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et la Ville de Lille dans le cadre des PNIM (Pratiques Numériques des Images et des Médias)
En partenariat avec Léo Lagrange & Itinéraires